Crypto : Eric Larchevêque en colère après une violente tentative d’enlèvement à Paris

Eric Larchevêque, figure emblématique du monde des cryptomonnaies et cofondateur de Ledger, l’un des leaders mondiaux du portefeuille physique crypto, a poussé un cri de colère publique après une nouvelle tentative d’enlèvement visant la communauté crypto en France. Son “coup de gueule” met en lumière un climat d’insécurité croissant parmi les entrepreneurs du secteur, de plus en plus exposés. Ce phénomène n’est plus perçu comme une série d’incidents isolés, mais bien comme une stratégie criminelle ciblée contre la richesse supposée des acteurs du monde crypto. La notoriété de Larchevêque donne à sa dénonciation un poids considérable et exerce une forte pression sur les autorités.

Vague d’attaques : la crypto-élite française sur le qui-vive

Les agressions violentes visant des individus liés à l’industrie crypto se multiplient, semant l’inquiétude dans tout l’écosystème tech français. Ces attaques, souvent accompagnées de demandes de rançon en cryptomonnaies, révèlent une tendance inquiétante.

Nouvelle alerte : tentative d’enlèvement en plein jour à Paris

Le dernier incident, survenu mardi 13 mai 2025, a provoqué un véritable choc : une tentative d’enlèvement en pleine journée, en plein Paris, visant la fille et le petit-fils du PDG de Paymium, l’une des plus anciennes plateformes françaises d’échange crypto. Une attaque ciblée contre les proches d’un dirigeant — signe évident d’une tactique criminelle pensée pour maximiser la pression psychologique.

Selon les forces de l’ordre, quatre individus masqués ont pris la famille en embuscade à bord d’un van. Le mari de la victime est intervenu mais a été violemment frappé. Dans un geste de bravoure, la mère a réussi à s’emparer de l’arme d’un des agresseurs — un pistolet qui s’est révélé être un airsoft — et à la jeter loin d’eux. Les cris de la famille ont alerté les passants, forçant les agresseurs à fuir. Cette attaque, menée au grand jour, en plein centre de la capitale, renforce le sentiment d’impunité et d’insécurité.

Une répétition glaçante : le souvenir de l’affaire Balland

Ce nouvel épisode rappelle de façon sinistre l’enlèvement de David Balland, autre cofondateur de Ledger, survenu en janvier 2025 avec sa compagne. Un rapt marqué par une violence extrême : Balland s’est vu sectionner un doigt par ses ravisseurs, qui exigeaient une rançon en Bitcoin. Larchevêque, proche de Balland, avait décrit l’épisode comme un “choc très fort” — un traumatisme qui alimente aujourd’hui son indignation.

La répétition de ces crimes liés à des demandes de rançon en crypto montre une dérive inquiétante : les criminels identifient les détenteurs de cryptomonnaies comme des cibles faciles, pensant que les transferts sont intraçables. Pour Larchevêque, dont la société Ledger œuvre précisément à sécuriser ces actifs, cette ironie tragique met en péril toute la crédibilité de l’écosystème.

Le “coup de gueule” de Larchevêque : un appel à l’action urgent

Connu pour son franc-parler, Larchevêque a vivement dénoncé une situation qu’il juge hors de contrôle. Sur X (anciennement Twitter), il publie un message-choc :

« Halte à la mexicanisation de la France. Depuis plusieurs mois, les affaires sordides d’enlèvements et de tentatives d’enlèvement se multiplient. En plein jour. En plein Paris. Sous les yeux de tous. »

Le terme “mexicanisation”, volontairement provocateur, fait allusion à une montée de la violence de type cartel, et à une perte de contrôle de l’État sur la sécurité des citoyens. Ce choix lexical vise à secouer l’opinion et les autorités, en soulignant l’urgence d’agir.

Fuite des talents : un avertissement pour l’avenir de la France tech

Lors d’un passage sur M6, Larchevêque a élargi le débat à une question de fond : la capacité de la France à retenir ses talents.

« Combien d’entrepreneurs, combien de talents, réfléchissent sérieusement à quitter un pays qui ne protège plus les siens ? Combien sont déjà partis, en silence, par lassitude, par peur, par résignation ? »

Ce questionnement met en lumière un risque majeur : une fuite silencieuse des cerveaux, qui pourrait nuire gravement aux ambitions de la France en matière de technologies et d’innovation. Car sans sécurité, pas de croissance durable. Et si les départs se font “en silence”, le phénomène est d’autant plus difficile à quantifier… jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Réaction des autorités : une réponse sous pression

Face à l’émoi grandissant, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé la tenue d’une réunion d’urgence avec des représentants de l’écosystème crypto dès le vendredi suivant l’attaque. Il affirme vouloir “travailler avec eux sur leur sécurité”, “les sensibiliser aux risques” et “prendre ensemble des mesures pour les protéger”.

Le ministre a également déclaré que les auteurs de ces crimes seraient retrouvés, “peut-être même à l’étranger”, reconnaissant ainsi une possible dimension transnationale à ces agressions. Il confirme également qu’il s’agit du troisième cas d’enlèvement ou de tentative recensé en 2025, tous probablement liés à des cibles du secteur crypto.

Conclusion : une équation à résoudre pour l’avenir du Web3 français

Si cette réaction gouvernementale marque un début de prise de conscience, elle reste largement réactive. Le défi pour les autorités sera de mettre en place des mesures de sécurité efficaces, sans brider un secteur d’avenir déjà fragile.
La ligne de crête est étroite : protéger sans étouffer, rassurer sans surveiller excessivement, défendre sans faire fuir. Les prochaines semaines seront décisives pour restaurer la confiance des entrepreneurs crypto… ou les voir partir ailleurs.